A quoi peut-on attribuer le bonheur d’un expatrié ? Est-ce le pays dans lequel il vit ? La culture dans laquelle il baigne ? Son confort de vie ? Le climat ? Son statut ? La sécurité ? Les opportunités de loisirs ? Son travail ? Qu’est-ce qui peut bien rendre un expatrié heureux ?
C’est bien sûr très différent d’un expatrié à l’autre. Certains aiment les climats chauds, alors que d’autres ne jurent que par les montagnes et la neige ; certains aiment l’Afrique, d’autres plutôt l’Amérique latine ou l’Asie ; certains sont attachés à leur statut et leur travail, alors que d’autres recherchent les découvertes ou le volontariat… mais est-ce que ce sont vraiment ces facteurs qui vont influencer le bonheur d’un expatrié ? |
Alors, concrètement, qu’est-ce qui rend un expatrié heureux ? Je vous propose ici des pistes, adaptées aux besoins particuliers des expatriés, inspirées des recherches en psychologie positive, de mon expérience personnelle et professionnelle.
Un expatrié heureux..
… sait exactement qui il est.
Un expatrié heureux est celui qui réussit à comprendre et savoir qui il est exactement, ici et maintenant : quelles sont ses valeurs, ses forces, ses besoins, ses envies, ses qualités, ses passions, ses croyances, ses peurs, le fonctionnement de ses pensées et de ses émotions. C’est essentiel : c’est cette compréhension qui lui permet de créer les changements dont il a besoin pour bien rebondir et pleinement s’épanouir dans son expatriation.
… a des objectifs de vie.
…. a trouvé sa place.
Ce point est primordial. J’ai moi-même expérimenté trois transitions quasiment simultanées : lorsque je suis devenue maman (ce qui a totalement chamboulé ma vie) ; lorsque j’ai décidé de quitter l’humanitaire à la recherche d’un travail ayant autant de sens ; puis lorsque j’ai été projetée dans ce tout nouveau statut de conjointe accompagnante (une totale nouveauté après 13 ans d’expatriation comme salariée à l’époque) ! J’ai vécu là mes plus délicates transitions de vie et de carrière. Je suis passée par une longue phase de questionnements et de doutes jusqu’à ce que j’approfondisse et clarifie qui j’étais et ce que je voulais vraiment. Tout est alors devenu beaucoup plus simple. J’ai trouvé ma place et cela a totalement changé ma manière d’appréhender ma vie, mon expatriation et m’a permis de mettre en place ce qu’il fallait pour m’épanouir pleinement.
…. vit dans le présent.
Un expatrié heureux vit aussi souvent que possible en pleine conscience. Il se concentre délibérément sur le présent. Il accueille ce qu’il y a dans ce lieu et en ce moment et savoure autant que possible les belles choses du quotidien. Il s’assure de profiter de ce que lui offre son expatriation, d’être physiquement et mentalement présent à cette expérience.
…a un état d’esprit ouvert.
Et il applique ce même état d’esprit à lui-même. Il est curieux de ses réactions, de ses pensées, de ses sentiments et il accepte même d’être imparfait !
… exprime sa gratitude.
Un expatrié heureux est celui qui fait l’effort conscient de rechercher ce qui fonctionne et de le savourer. Il s’assure au quotidien de mentionner ce pourquoi il est reconnaissant et de ne pas prendre pour acquis ce qu’il a déjà. Pour y arriver, il tient peut-être un journal de gratitude, il instaure un rituel le soir au repas en famille ou s’assure d’exprimer régulièrement sa gratitude pour les choses positives de sa vie.
… ne tient pas compte du jugement et du regard des autres.
Un expatrié heureux ne tient pas ou plus compte du jugement des autres. Il a réussi a comprendre précisément qui il est et ce qu’il veut. Il a confiance en ses choix, il a trouvé sa place et ne craint plus le regard des autres.
…ne culpabilise pas.
Un expatrié heureux est celui qui a compris que culpabiliser ne sert à rien et n’apporte pas de solution concrète. Il choisit et s’assure de profiter au maximum de son expatriation pour justement ne rien regretter ensuite ! Il connaît aussi très bien l’importance de prendre soin de soi et de faire des activités qui lui font du bien, sans culpabiliser et sans s’inquiéter de l’opinion des autres. Pour y arriver, il a accepté d’être qui il est, plutôt que d’être qui il pense devoir être ou qui les autres voudraient qu’il soit.
… a des relations de qualité.
Un expatrié heureux a réussi à créer des relations de qualité, en y consacrant du temps, des efforts… avec une bonne dose de patience et de lâcher-prise. Il accepte que ses relations avec les amis restés aux pays évoluent : certaines se bonifient et d’autres se détériorent… mais au fond c’est aussi l’occasion de découvrir quelles sont celles qui comptent vraiment. Il a aussi réussi à se créer un réseau sur place, en abordant ces nouvelles relations avec un état d’esprit ouvert, beaucoup de curiosité, l’envie d’apprendre et de découvrir d’autres manières de développer des relations qui comptent.
Et surtout, un expatrié heureux commence par être son propre meilleur ami. Il s’accorde du temps, de la patience, de la bienveillance et de la compassion. Il sait que ce n’est pas simple, mais il croit en lui et sait qu’il va y arriver.
… se sent responsable de son bonheur.
Un expatrié heureux est celui qui sait au fond que, quelles que soient les circonstances, il est responsable de son propre bonheur. C’est bien sûr plus facile à dire qu’à faire, mais c’est très vrai. C’est à nous de choisir nos pensées et nos actions face à ce que nous vivons et expérimentons. Pour y arriver, l’expatrié peut s’équiper d’outils qui lui permettent de renforcer ce muscle du bonheur !
Je termine cet article avec Christophe André, qui écrit dans son livre « Et n’oublie pas d’être heureux » que : « Le seul bonheur qui vaille est celui qui s’enracine dans les saisons de notre vie : tout cabossé, irrégulier, imprévisible, mais finalement d’autant plus délicieux, avec une histoire qui en fait la teneur et la saveur ». Christophe André dit aussi un peu plus loin : « Peut-on vraiment dire les choses comme ça : je choisis le bonheur ? Certains moments de notre vie ne le permettent pas : on n’y a pas d’autre choix que celui de la lutte pour la survie. Mais le reste du temps, on peut choisir de veiller sur notre bonheur et les conditions de son éclosion. Choisir de le faciliter.»
Alors qu’en pensez-vous ? Qu’est-ce qu’un expatrié heureux ? Avez-vous des commentaires, des réactions, des questions ? Y a-t-il un sujet ou une piste que vous souhaiteriez que je développe davantage dans un prochain article ou en vidéo ? N’hésitez pas à partager vos réactions.
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