Penser à nos pensées !

À quoi pensez-vous le plus souvent ? Quel est votre dialogue intérieur ? Sur quel ton vous parlez-vous ? Avez-vous déjà pensé à vos pensées ? Nous ne prêtons pas toujours attention à nos petites voix intérieures. Pourtant, elles ont un impact énorme sur notre vie. Bien gérer nos pensées nous permet de mieux rebondir face aux défis de la vie. La première étape pour développer cette résilience mentale est de prendre conscience de notre dialogue intérieur. Cet article vous propose trois clés pour vous y aider.

Il y a deux choses que les êtres humains ne peuvent pas arrêter : leur respiration et leurs pensées ! Et comme l’a écrit George Steiner : « En vérité, nous sommes capables de retenir notre respiration plus longtemps que nous pouvons nous abstenir de penser » ! Nous pensons tout le temps, sans arrêt  et ce discours intérieur a une influence conséquente sur notre vie.

Première étape vers plus de résilience mentale

Les recherches en neurosciences ont pu démontrer que nous ne sommes pas des ordinateurs qui intègrent l’information de façon neutre ; mais que nous la filtrons. Dès notre naissance, nous commençons à former notre propre et unique carte mentale du monde qui nous entoure. Elle s’inspire de nos expériences passées, de nos histoires individuelles et familiales, de nos attentes, de nos interprétations et des messages, conscients ou inconscients, reçus de notre entourage tout au long de notre vie. Cette carte mentale devient le filtre par lequel nous interprétons tout ce qui nous voyons, entendons et expérimentons.

C’est pourquoi il est important de comprendre qu’une pensée n’est qu’une pensée. Elle est rarement exacte, elle n’est que notre propre interprétation d’un événement… d’où l’importance de ne pas la laisser créer toute notre réalité. Comme on l’entend souvent : « Nous ne voyons pas les choses comme elles sont, nous voyons les choses comme NOUS sommes ».

Pour plus de résilience mentale, la première étape est de devenir conscient de notre dialogue intérieur, en y prêtant attention et en identifiant quelles sont ces pensées qui occupent notre esprit. Voici trois clés pour vous y aider.

PREMIÈRE CLÉ : Labelliser nos pensées

​Nous pouvons départager nos pensées en quatre catégories :

  1. Les pensées factuelles : « J’ai faim ».
  2. Les pensées fantaisistes : « Je partirais bien faire une ballade en montagne ».
  3. Les pensées de jugements, les ruminations : « Je suis nul ! », « Il me déteste », « Il est désagréable », « Elle est si intelligente ! ».
  4. Les pensées sur le futur, les inquiétudes : « Qu’arrivera-t-il si… ? », « Et si j’échoue ? », « Et si personne ne m’écoute ? »

​Les deux premières catégories de pensées sont inoffensives, si ce n’est qu’elles nous empêchent d’être pleinement dans l’instant présent. Les deux dernières catégories, les ruminations et inquiétudes, deviennent problématiques si elles occupent trop longtemps ou trop souvent notre esprit. Pour que ces pensées aient moins d’emprise sur nous, il faut identifier ce que nos petites voix intérieures nous racontent et chercher à comprendre ce qu’il se passe en nous.

La première clé est de les écouter et de les labelliser. Prendre conscience de notre dialogue intérieur : identifier quelle(s) catégorie(s) de pensée(s) reviennent régulièrement, les labelliser et être curieux de ce qu’il se passe dans notre tête pour nous aider à mieux nous comprendre.

DEUXIÈME CLÉ : Auditer nos pensées

​Nos pensées peuvent être départagées en deux grands groupes :

  1. Les pensées qui nous servent, qui sont utiles ;
  2. Les pensées qui nous desservent, qui sont inutiles.

En soi, une pensée est inoffensive, mais ce qui ne l’est pas ce sont les émotions et comportements rattachés à nos pensées. Il est fondamental d’identifier si une pensée nous fait du bien ou du mal ; de différencier celles qui nous servent, de celles qui nous desservent ; celles qui nous permettent d’avancer, de celles qui nous freinent. Vous pouvez prendre l’habitude de systématiquement vous poser cette question : Est-ce que cette pensée m’est utile ? Est-ce qu’elle est productive ? Est-ce qu’elle me permet de résoudre ce problème ? Est-ce que ça vaut la peine que je continue à penser ce que je pense ?

​La deuxième clé
 consiste à auditer nos pensées, départager celles qui nous sont utiles de celles qui ne le sont pas. Nous avons ensuite l’opportunité de privilégier les pensées qui sont constructives et nous permettent d’avancer. Ce que nous pensons est sous notre contrôle ; donc à tout instant, modifier le chemin que prend notre discours intérieur est en notre pouvoir.

TROISIÈME CLÉ : Lâcher prise sur nos pensées

​Maintenant que nous savons comment labelliser et auditer nos pensées, nous comprenons mieux qu’elles ne sont que des pensées, qui vont et viennent. Elles ne se basent pas sur des faits prouvés et confirmés. Elles ne font qu’interpréter les événements par le filtre de notre carte mentale, personnelle et unique. Il est donc inutile de trop s’y attacher, de s’y identifier, de leur donner le pouvoir de créer toute notre réalité !

Sharon Saltzberg écrit dans son livre « Real Love » : « Parfois, je demande aux étudiants d’imaginer chaque pensée comme un visiteur frappant à la porte de leur maison. Les pensées ne vivent pas là ; vous pouvez les saluer, reconnaître leur présence et les regarder partir. »

La troisième clé consiste à lâcher prise sur nos pensées. Rester présent à ce qu’il se passe en nous, sans donner trop de poids à nos petites voix intérieures (à nos critiques, jugements et inquiétudes), sans prendre nos pensées trop au sérieux et… apprendre à lâcher prise !

La curiosité est notre meilleure alliée

Labelliser, auditer et lâcher prise sur nos pensées, c’est le premier pas vers plus de résilience mentale. Notre meilleure alliée pour mieux gérer notre mental est la curiosité ! Cette force dont nous avions parlé dans mon dernier article. Être curieux de ce qu’il se passe dans notre esprit : Quelles sont nos pensées ? D’où nous viennent-elles ? Nous desservent-elles ? Sont-elles exactes ? Une raison de plus de développer notre curiosité, cette fois en observant ce qu’il se passe dans notre esprit… en commençant à penser à nos pensées. Sans jugement, juste pour comprendre et mieux apprendre.

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