Devenir (enfin) son propre meilleur ami !

Face aux tumultes d’une transition, aux défis de l’expatriation, aux difficultés de la parentalité , nous trouvons toujours un bon nombre de raisons pour nous autocritiquer : la culpabilité d’être si loin de nos proches ; notre incapacité à savoir ce que nous voulons vraiment ; notre difficulté à prendre une décision importante ;  ces choix que nous imposons à nos enfants ; notre manque de persévérance pour mettre en place des habitudes saines qui nous permettraient d’augmenter notre bien-être ; notre besoin de perfection ; notre sentiment de devoir toujours mettre les autres en priorité. Quelle que soit l’origine de nos autocritiques, avez-vous déjà remarqué que ce que nous nous disons, nous ne le dirions jamais à notre meilleur ami ? Notre petite voix intérieure est terriblement dure et exigeante ! Cet article vous explique en quoi ces autocritiques se mettent en travers de notre route et comment devenir (enfin) notre propre meilleur ami !

​Êtes-vous de ceux qui sont connus pour être de bons amis pour les autres ; par contre pas du tout quand il s’agit de vous-même ? La grande majorité de mes clients sont intransigeants avec eux-mêmes ; alors qu’ils sont doués d’empathie et de compassion dès qu’il s’agit des autres ! Je suis aussi passée par là et je dois encore faire très attention à m’accorder cette même compassion que j’accorde facilement aux autres. Lorsque je prends la peine d’écouter ma petite voix intérieure, je me rends compte qu’elle s’adresse à moi comme elle n’oserait jamais s’adresser à d’autres : « T’es nulle ! T’es vieille ! T’es pas capable de… ! T’es pas foutue de faire ceci ou dire cela ! ». Et vous ? Comment vous parlez-vous ?

Imaginez votre réaction face à un enfant qui a des difficultés scolaires ou qui mange trop de sucreries. Vous allez avoir de la compassion pour lui, de la bienveillance aussi, lui proposer votre aide, l’accompagner pour mettre en place les bonnes techniques d’apprentissage ou les bons réflexes alimentaires. Vous n’allez pas en rajouter en le dénigrant et le rabaissant ! N’est-ce pas ?

Et lorsque c’est vous qui rencontrez une difficulté ? Est-ce que vous vous critiquez aussitôt ou est-ce que vous vous donnez un peu de compassion et de support ?

Kirstin Neff, spécialiste du sujet, a écrit dans son livre S’aimer – Comment se réconcilier avec soi-même qu’: « Il faut cesser une fois pour toutes de se juger et de s’évaluer. Arrêter de se coller des étiquettes « bien » et « mal », et simplement s’accepter, le cœur grand ouvert. S’accorder autant de sollicitude, de bienveillance et de compassion que l’on en offrirait à un ami cher, voir à un inconnu. Or, dans les faits, nous sommes souvent notre juge le plus sévère. »

L’autocritique décourage alors que l’auto-compassion motive !

​S’offrir de l’auto-compassion ne signifie pas de baisser nos standards et d’être trop indulgent envers nous-mêmes. Cela implique simplement de se traiter de la même manière que nous traiterions un ami qui vit quelque chose de difficile, même si notre ami s’est trompé, a fait une erreur, se sent inadéquat ou traverse des moments compliqués. Cela inclut de se parler avec gentillesse, de s’encourager et se motiver. Contrairement au mythe bien ancré dans notre société, l’autocritique ne motive pas ! Bien au contraire, elle décourage ; alors que l’auto-compassion motive ! 

Devenir notre allié intérieur pour nous aider à changer !

En s’accordant de l’auto-compassion nous devenons notre allié intérieur, au lieu de notre ennemi intérieur. C’est ce qui va nous permettre de mieux prendre soin de nous, comme mentionné dans mon précédent article : « Expatriés, parents, humanitaires : prendre soin de soi est un acte de générosité. »

Grâce à l’auto-compassion, nous découvrons quels sont nos besoins, commençons à prendre soin de nous et à mettre en place des habitudes positives pour notre santé et notre bien-être. L’auto-compassion est essentielle pour effectuer un changement. Sans cette compassion pour soi, il est difficile de mettre en place ce dont nous avons besoin pour nous épanouir.

Accepter nos imperfections pour bien rebondir !

​Les recherches sur l’auto-compassion ont explosé au cours de cette dernière décennie. Elles ont pu démontrer que les personnes qui s’accordent de la bienveillance sont plus heureuses, ont un meilleur niveau de satisfaction de vie, plus de motivation, de confiance en soi, de meilleures relations avec les autres et une meilleure santé physique. Elles ont aussi la résilience nécessaire pour tenir le coup face aux événements stressants. Apprendre à accepter nos imperfections nous donne la résilience nécessaire pour bien rebondir !

Comment se donner de l’auto-compassion ?

Comme l’explique Kirstin Neff : « Donner de la compassion aux autres suppose une attitude bienveillante envers ceux qui sont dans la douleur ; afin qu’émerge l’envie de leur venir en aide, d’alléger leur peine. L’auto-compassion naît de la reconnaissance de notre fragilité et de l’imperfection inhérente à la condition humaine. » C’est ce que nous pouvons nous autoriser : apprendre à devenir un ami pour nous-mêmes, surtout quand nous en avons le plus besoin ! La première question à vous poser pour vous donner un peu de bienveillance est :
DE QUOI AI-JE BESOIN ?

​Kirstin Neff explique aussi que la manière la plus complète de s’offrir de l’auto-compassion inclut ces trois éléments clés : 

  • La gentillesse envers soi-même : Se traiter comme on traiterait un ami, avec bienveillance. 
  • L’humanité commune : Accepter que l’erreur est humaine. L’humain par définition est imparfait. Ce que vous ressentez et vivez, vous n’êtes pas seul à le ressentir. D’autres sont passés par là. Nous sommes tous dans le bateau !
  • La pleine conscience : Être attentif et conscient de ce que nous expérimentons et ressentons. Être avec notre peine suffisamment longtemps pour lui donner une attention bienveillante et de la gentillesse. 


Pour vous aider à développer votre auto-compassion, elle propose plusieurs exercices, dont je vous propose une petite sélection ici :

#1 : Offrez-vous une pause d’auto-compassion 
Quand vous vivez un moment difficile et que vous réalisez que vous vous autocritiquez, offrez-vous une pause en vous disant plutôt :

  • C’est un moment de peine, de souffrance, de difficulté.
  • Les peines, les défis et les difficultés font partie de la vie. 
  • Je suis gentil avec moi-même, je me donne de l’aide et du soutien. 


#2 : Changez votre discours autocritique

  • Notez votre discours intérieur ou pensez à comment vous utilisez l’autocritique comme motivateur. 
  • Voyez si vous pouvez utiliser une manière plus gentille, attentive et respectueuse pour vous motiver à faire le changement dont vous avez besoin. 
  • Dorénavant, chaque fois que vous vous attrapez à être autocritique : notez la peine et donnez-vous de la compassion en reformulant votre dialogue intérieur pour qu’il soit plus encourageant et aidant.


#3 : Demandez-vous comment vous traiteriez un ami dans cette même situation 
Dès que vous commencez à vous critiquer, posez-vous cette question « Comment est-ce que je traiterais un ami dans cette même situation ? » Que diriez-vous et que feriez-vous pour votre ami dans un contexte similaire  ? Faites la même chose pour vous !

#4 : Donnez-vous des gestes d’auto-compassion
En faisant un geste d’auto-compassion, vous vous transmettez un sentiment de sécurité et de réconfort, comme le fait un parent pour son enfant. Vous pouvez choisir le geste qui vous convient le mieux : croisez vos bras de manière à vous prendre dans vos bras ; posez vos mains sur votre cœur ou votre ventre ; l’une de vos mains tient tendrement l’autre main. Essayez, c’est assez surprenant de réaliser l’effet positif que ces gestes provoquent en vous.

Conclusion

​Pour pouvoir faire face à une transition, avancer vers vos objectifs, trouver des solutions, prendre des décisions, bien rebondir face aux difficultés, augmenter votre bien-être… la clé est d’être bienveillant envers vous-même. C’est ce qui vous permettra de changer et d’avancer.

Personnellement d’apprendre à mieux me parler m’a permis de faire taire mon perfectionnisme, d’oser être moi-même, d’accepter ma vulnérabilité et de mieux m’épanouir au quotidien. En devenant ma propre meilleure amie, je crois bien que je suis devenue encore plus empathique avec les autres.

Ce n’est pas facile de devenir son propre meilleur ami. Je le vois aussi avec mes clients qui pour la plupart ont besoin d’apprendre à mieux s’accepter pour réussir à se créer cette vie qui les fait vibrer ! Cela prend du temps car l’autocritique est une pensée réflexe ancrée en nous depuis longtemps. Pour devenir votre propre meilleur ami, accordez-vous de la patience et du temps : donnez-vous de l’auto-compassion ! ;-)

Vos retours d’expériences sont toujours les bienvenus, n’hésitez pas à commenter cet article.

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