En expatriation, le 1er indicateur de bonheur nécessite une attention toute particulière !

Quel est ce premier indicateur de bonheur qui demande une attention toute particulière en expatriation ? Pour y répondre, je vous pose d’abord les questions suivantes : Selon vous, qu’est-ce qui sépare les gens heureux des gens malheureux ? Quel est le facteur que nous devrions tous cultiver pour davantage de bonheur ?

​La réponse à ces questions se trouve dans les conclusions de la plus longue étude jamais réalisée sur le bonheur, conduite par l’Université de Harvard. Elle dure depuis 80 ans ! Pendant toutes ces années, les vies de 724 hommes ont été scrutées en détail. 60 d’entre eux étaient encore en vie il y a 3 ans et continuaient à y participer. Ces recherches ont permis de collecter un grand nombre de données pour comprendre ce qui différencie les gens heureux des gens malheureux.

Cet article y répond et vous propose des pistes concrètes pour cultiver vos relations, malgré l’éloignement.

Dr. Robert Waldinger, actuel directeur de cette étude, explique que : la conclusion de ces recherches, c’est que le 1er facteur de bonheur ce sont NOS RELATIONS SOCIALES !
 
Il détaille aussi trois grandes leçons tirées de ces recherches :

  1. Être socialement connecté est bon pour nous, alors que la solitude est néfaste pour notre santé. Les gens qui sont socialement connectés à leur famille, amis et communauté sont non seulement les plus heureux, mais aussi ceux qui sont en meilleure santé et qui vivent le plus longtemps.
  2. Dans les relations sociales, la qualité prime sur la quantité. Vivre au sein de relations chaleureuses et de confiance a un effet protecteur. Les individus les plus satisfaits de leurs relations sociales à l’âge de 50 ans étaient aussi ceux qui avaient la meilleure santé à 80 ans.
  3. Les relations sociales de qualité protègent non seulement notre corps, mais aussi notre cerveau. Les personnes avec des relations sociales stables, ou qui savent pouvoir compter sur l’autre en cas de besoin, ont une bien meilleure mémoire.

Voilà, vous connaissez maintenant le 1er facteur de bien-être à cultiver en expatriation ! La question est de savoir si nous en faisons une priorité ?

L’un des plus grands défis de l’expatriation est de réussir à cultiver et maintenir des relations de qualité malgré la distance. La situation est encore plus corsée pour les multi-expatriés qui changent régulièrement de pays de résidence et sèment des amis dans les quatre coins du monde ! Je vous propose ici quelques pistes.

En expatriation,
​comment cultiver nos amitiés malgré l’éloignement ?

Privilégier la qualité sur la quantité… et lâcher-prise 

Savoir que la qualité prime sur la quantité est une bonne nouvelle pour les expatriés. Et oui, nous l’avons tous vécu, l’expatriation pousse à un tri naturel : que nous le voulions ou non, nous perdons des amis en route. La distance et le décalage entre les vies des uns et des autres affectent certaines relations. En revanche, les amitiés qui durent malgré l’éloignement sont celles sur lesquelles nous pouvons vraiment compter. Ce sont nos relations de qualité !

En 20 ans d’expatriation, dans 10 pays différents, j’ai réalisé que de chaque expatriation je n’ai gardé qu’une ou deux amitiés fortes. Je n’ai pas d’autre choix que d’accepter que d’autres s’effacent au fil du temps. Je continue à savourer les souvenirs de ces amitiés, sans toutefois y rester émotionnellement attachée.

Je crois que la clé c’est de ne rien regretter, d’accepter ce tri naturel, de savourer ces amitiés qui dépassent les obstacles et durent malgré tout… et d’apprendre à lâcher-prise sur celles qui s’étiolent et se relâchent, tout en appréciant ce qu’elles nous ont apporté de bon.

Redessiner nos relations

Le principal travail d’un expatrié est de déployer tout ce qu’il peut pour cultiver à distance les amitiés qui comptent vraiment pour lui. Réussir à prendre soin de ses relations sociales malgré l’éloignement n’est pas toujours facile ; mais c’est possible. Ce dont nous avons besoin, c’est d’:

…accepter que nos relations changent. Nos échanges prennent une autre forme. Là aussi, la qualité prime sur la quantité ! Il ne s’agit plus de se voir régulièrement et de partager les nombreux détails du quotidien ; mais plutôt d’avoir des échanges de qualité : parler de l’essentiel, de sujets de fond, avoir des conversations riches de sens et partager les moments les plus importants.

…aborder nos relations différemment. Nous changeons en nous expatriant et nos amis changent dans leur propre environnement. Nous n’évoluons peut-être pas tout à fait de la même manière, mais chaque expérience a sa valeur et son intérêt. Parfois, celui qui reste est un peu intimidé par la nouvelle vie de son ami expatrié. C’est à nous d’être ouverts, curieux et à l’écoute. C’est nous qui sommes partis, ne l’oublions pas. Ne pas imposer nos vues, nos expériences, nos aventures et s’assurer de valoriser, surtout et avant tout, le quotidien de nos amis.

…consacrer du temps à nos relations. C’est bien sûr la clé. Pour pouvoir durer, une relation a besoin d’être nourrie. Cela nécessite d’y consacrer du temps et des attentions : échanger par téléphone ou email ; penser aux anniversaire et moments forts ; envoyer une carte de Noël ; écrire un petit mot ; partager aussi nos joies et nos peines. Être aussi présent que possible.

…ne pas avoir d’attentes particulières. L’un des secrets pour préserver nos amitiés à distance, c’est de ne pas avoir d’attentes particulières. Elles sont toutes très différentes les unes des autres. Avec certains de mes amis, je suis très régulièrement en contact ; alors qu’avec d’autres, qui comptent tout autant à mes yeux, les échanges sont rarissimes. Cela ne change rien à notre amitié !  Lorsque nous nous revoyons, nous passons des moments très forts ensemble. C’est juste le fonctionnement qui est différent. Et dans les deux cas, je sais qu’en cas de coup dur, ils seront là !

…accepter l’imperfection. Pour moi, le plus difficile à vivre, c’est lorsqu’un ami passe par des moments difficiles et que je ne suis pas sur place pour l’aider par ma présence et mon écoute. Je développe une forme de culpabilité, avec cette désagréable impression d’impuissance ! Et oui, il n’y a pas de vraie solution ici… si ce n’est d’accepter l’imperfection de notre amitié, causée par l’éloignement. Nous ne pouvons offrir plus qu’une présence à distance. Cela dit, nous pouvons parfois être surpris de réaliser que même si nous ne sommes pas là, ce que nous apportons, ce soutien très différent, contribue aussi à les aider…différemment. Et l’avantage de nos relations de qualité, c’est qu’elles comprennent aussi nos limites et imperfections !

Mon expérience personnelle

​Tout au long de mes multi-expatriations, j’ai eu la chance de développer des amitiés uniques. Certaines sont restées ponctuelles, le temps d’une expatriation. D’autres durent encore et dureront probablement toujours. Toutes, sans exception, m’ont enrichies ou m’enrichissent encore.

Pour moi, un exemple très parlant ce sont mes amitiés d’enfance, qui datent de la maternelle ! Nous avons une multitude de souvenirs en commun de l’époque où nous étions enfants et adolescents ; mais depuis mon départ en expatriation à l’âge de 21 ans, nos souvenirs communs sont nettement moins nombreux. J’ai raté des événements importants : je n’ai pas toujours été là pour fêter les chiffres ronds, certains mariages ou la naissance de leurs enfants. De leur côté aussi, il y a tout un pan de ma vie qu’ils ne connaissent tout simplement pas. Par exemple, avant notre mariage, beaucoup de mes amis n’avaient rencontré mon futur mari qu’une fois ! Malgré tout, quand nous nous retrouvons, les moments que nous partageons sont précieux et harmonieux. Et surtout, je sais que je peux compter sur eux ! Je crois que le secret entre nous est d’avoir réussi à toujours garder l’esprit ouvert, apprécier nos différences et d’avoir sans cesse été prêts à relever le défi de faire évoluer nos amitiés, avec ce que chacun avait à y apporter de particulier.

Conclusion

Si je devais résumer ce qui, selon moi, fait le succès des relations à distance, c’est : d’apprécier la qualité de celles qui durent et de lâcher-prise sur celles qui s’étiolent (tout en continuant à savourer ce qu’elles nous ont apporté), d’apprendre à les redessiner ensemble, d’accepter qu’elles changent, de les aborder différemment, de prendre le temps de les cultiver, ne pas avoir d’attentes particulières et d’accepter l’imperfection de notre amitié d’expatrié !

Et vous alors ? Quel est le temps que vous consacrez à vos amis éloignés ? Sur qui pouvez-vous compter ? Quelle(s) relation(s) souhaitez-vous approfondir et chérir ? Que pouvez-vous faire pour renforcer celles qui vous échappent, ou accepter de lâcher prise ? Y a-t-il des personnes avec qui vous pourriez ou devriez reprendre contact ?

Pour passer concrètement à l’action, vous pouvez tout de suite prendre votre agenda et planifier d’appeler un ami ; remplacer une soirée télé par l’écriture d’une lettre ou d’un mot de gratitude ; prévoir pour les vacances de vrais moments de qualité avec les personnes qui comptent !

Il est primordial d’accorder une importance toute particulière à nos relations à distance… autant pour notre propre bonheur que pour celui de nos amis !

Pour de l’inspiration, des déclics et des conseils, inscris-toi à ma newsletter.

Si tu as trouvé cet article intéressant, tu peux le partager sur ton réseau préféré !