Adopter le bon état d’esprit dans son expatriation, sa vie et son travail

​Le point de vue que nous adoptons sur nous-même affecte profondément la manière dont nous conduisons notre vie ou notre expatriation. D’ailleurs, une bonne partie de ce que nous pensons de notre personnalité se développe en réalité à partir de notre état d’esprit. D’où l’importance d’adopter celui qui nous permettra de réussir notre expérience à l’étranger et nous épanouir dans notre vie ou notre travail.

​Je vous en parle en détails dans cet article avec des astuces concrètes sur comment développer le bon état d’esprit !

Carole Dweck, psychologue et auteur du livre Changez d’état d’esprit : Une nouvelle psychologie de la réussite a pu établir qu’il existe deux états d’esprit très différents qui ont un impact capital sur la réussite de notre vie, bien au-delà de nos capacités ou de nos talents. C’est fascinant parce que cela signifie que ce n’est pas tant notre intelligence, nos talents ou nos qualités qui nous permettent de réussir, mais davantage notre état d’esprit ! C’est pourquoi, adopter le bon état d’esprit est le fondement de tout changement !

Tout est parti d’une première expérience

En tout début de carrière, Carole Dweck cherchait à comprendre comment nous réagissons face à l’échec. Pour répondre à cette question, elle a mené des recherches avec des enfants de dix ans. Elle les a volontairement mis face à des exercices trop difficiles pour leur âge ; afin d’évaluer leurs comportements face aux difficultés. Certains enfants ont tout de suite commencé à stresser, à avoir peur d’échouer et ont détesté se retrouver face à un tel défi. Par contre, d’autres enfants au contraire ont abordé ces difficultés avec un grand enthousiasme, ravis d’être confrontés à un défi et une opportunité d’apprendre, même si cela signifiait d’échouer ! Quelle incroyable différence !

Cette découverte a marqué un tournant dans la vie de Carol Dweck qui, à partir de là, a orienté toutes ses recherches sur ce qui différencie ceux qui voient une difficulté comme une opportunité, de ceux qui la voient comme une catastrophe.

Quels sont vos états d’esprit ?

​Ces découvertes sont extrêmement intéressantes parce qu’elles mettent en avant l’existence d’un état d’esprit fixe et d’un état d’esprit de développement. Selon l’état d’esprit que nous adoptons, nous abordons différemment une situation, tel que par exemple notre expatriation !

Faites le test vous-même en répondant par ‘oui’ ou par ‘non’ à ces deux questions :

  • Pensez-vous que votre intelligence, vos qualités, vos talents sont innés et que vous ne pouvez pas vraiment les modifier ? 
  • Pensez-vous que vous pouvez les développer et les changer, même considérablement ? 


Si vous avez répondu ‘oui’ à la première question, cela signifie que vous avez probablement un état d’esprit fixe. Si vous avez répondu ‘oui’ à la seconde question, vous avez certainement un état d’esprit de développement.

Attention, même lorsque nous avons un état d’esprit de développement ; il y a de forts risques que, malgré tout, nous gardions un état d’esprit fixe sur certains domaines de notre vie (et inversement).

Pour l’illustrer, imaginez que nous parlons de vos compétences en dessin qui ne sont pas, dans ce cas précis, votre point fort :

  • Si vous avez un état d’esprit fixe sur le fait que vous êtes nul en dessin, vous n’allez jamais ou peu dessiner et surtout ne pas faire d’efforts pour vous améliorer. En conséquence, vous n’allez pas progresser en dessin ; ce qui va confirmer votre croyance que vous n’êtes pas bon dans ce domaine. 
  • Par contre si vous avez un état d’esprit de développement sur vos compétences en dessin, vous allez dessiner le plus souvent possible pour tenter de vous améliorer, même si le résultat n’est pas terrible. Vous allez éventuellement prendre un cours de dessin, continuer à vous entraîner et petit à petit devenir nettement meilleur dans ce domaine. Ce qui va confirmer votre croyance que vous pouvez toujours vous améliorer et que rien n’est statique. 


Lorsqu’on souhaite créer des changements positifs dans notre vie ou expatriation, ce qui y fait parfois obstacle, c’est justement notre état d’esprit ! Parmi mes clients, j’entends des phrases telles que : « De toute façon, je ne suis pas… créatif, courageux, intelligent ! » ou encore « Je ne suis pas bon en networking ! Je ne saurai jamais ce que je veux vraiment ! Je n’ai jamais été bon en langues ! Je n’ai pas de passions ! Mon parcours est trop atypique ! » Est-ce bien vrai ou est-ce leur état d’esprit fixe qui leur souffle ces croyances ? D’ailleurs, même si au fond ces affirmations sont fondées, le fait de les aborder avec un état d’esprit de développement permettra de les changer !

Quels sont vos états d’esprit fixe sur vous-même ? Quelles sont les étiquettes que vous vous êtes collées ? Sur quels aspects de vous-même avez-vous des croyances bien ancrées ?

Quel impact ont ces différents états d’esprit sur nous ?

L’état d’esprit que nous abordons est crucial quand il s’agit de faire le point sur notre vie et sur qui nous sommes; d’entrer en relation avec les autres; de faire face aux difficultés et défis de l’expatriation ou de la vie en général.

Pour mieux comprendre en quoi notre état d’esprit nous influence, voici comment ces deux états d’esprit réagissent face à un échec :

  • L’état d’esprit fixe se blâme, se juge, a peur du jugement des autres, il a honte et risque d’abandonner. 
  • L’état d’esprit de développement estime que le problème ne vient pas de lui, mais de sa stratégie ; y voit des opportunités d’apprentissage ; se sent capable de rectifier le tir ; a envie de recommencer et persévère. 


Les enfants mentionnés dans la recherche ci-dessus qui ont abordé la difficulté avec plaisir se nourrissent des croyances suivantes : « J’aime les défis ; j’ai le droit d’échouer ; fournir des efforts est essentiel pour apprendre ; j’écoute et tire des leçons des critiques négatives ; je m’inspire de ceux qui réussissent. »

Les enfants qui ont abordé la difficulté avec anxiété se nourrissent des croyances suivantes : « Je dois éviter les difficultés, parce que je n’ai pas le droit d’échouer : on risque de croire que je suis stupide ; je ne dois pas fournir d’efforts pour y arriver, sinon on va penser que je n’ai pas ce qu’il faut pour y arriver ; j’ignore les critiques négatives ; je me sens menacé par le succès des autres. »

Une personne avec un état d’esprit fixe se dira face à l’échec : « Je suis nul ! » ; alors que l’état d’esprit de développement se dira : « J’ai échoué, il faut que j’y travaille encore plus ! ».

Comme résultat, ceux avec un état d’esprit fixe risquent de stagner et sous-utiliser leur potentiel. Alors que ceux avec un état d’esprit de développement iront souvent plus loin dans la vie.

Notre état d’esprit influence notre manière d’appréhender les autres

​Notre état d’esprit peut aussi influencer notre manière d’appréhender les autres. Si j’ai un état d’esprit fixe sur mon chef, mon mari, mon enfant, mon frère ou mes parents ; il y a fort à parier que j’approche cette relation de manière biaisée. Par exemple, si je pense que mon chef est un incompétent, de là je vais systématiquement ne voir que ça chez lui ! Est-il vraiment incompétent dans tous les domaines ou est-ce mon état d’esprit fixe qui ne me laisse voir que ça ? Et là aussi, même si au fond mon chef est un incompétent, le fait de l’aborder avec un état d’esprit de développement me permettra de faire évoluer la situation positivement.

Autre exemple, si votre conjoint essaie de changer, mais que vous avez un état d’esprit fixe sur le fait qu’il ne changera jamais, vous risquez de tout simplement passer à côté de ses efforts de changement. Ou encore en expatriation, il peut s’agir de nos idées fixes sur la culture locale, par exemple.

Quels sont les états d’esprit fixes que vous avez sur les autres ? Quelles sont les à priori qui vous empêchent de voir certaines personnes dans leur ensemble ?

Nos croyances forgent nos états d’esprit

Notre état d’esprit se forme à partir de nos croyances. Ces croyances nous viennent des messages que nous avons reçus enfant, que ce soit de nos parents, nos enseignants, notre entourage. Elles nous viennent aussi du type de critiques et félicitations que nous avons entendues, des étiquettes qu’on nous a collées ou des labels dont nous nous sommes nous-mêmes baptisés : « Je n’ai pas de talent artistiqueIl a la bosse des maths. C’est un sportif né.  Je ne saurai jamais danser. Il a un don pour s’exprimer en public. » Que ces étiquettes soient positives ou négatives, elles induisent un état d’esprit fixe. 

Un enfant qui toute sa vie entend qu’il est intelligent, subi une forte pression pour l’être tout le temps. Il en déduit que l’intelligence est statique, que c’est ce qu’on attend de lui et qu’il n’a pas le droit de décevoir. Cela va le pousser à éviter ces défis qu’il risquerait de ne pas relever. Cela va aussi l’inciter à ne pas fournir d’efforts pour s’améliorer, de peur qu’on puisse penser de lui qu’il n’est pas assez bon pour que cela lui vienne naturellement !

Pour développer le bon état d’esprit chez nos proches ou en nous-même, ce qu’il faut féliciter, c’est le processus, la méthode, l’effort fourni… plutôt que le résultat ! 

Les médias et histoires familiales influencent nos états d’esprit

Notre état d’esprit se forme aussi à partir des histoires véhiculées par les médias ou en famille. Par exemple le fait de faire croire que tel sportif a gagné grâce à son talent ; que tel membre de notre famille a réussi grâce à son intelligence ou que tel artiste est devenu célèbre grâce à un don particulier sont autant d’exemples qui donnent l’impression que le talent et l’intelligence sont statiques et innés. Pourtant, derrière chacun de ces succès se cachent généralement énormément de travail, de persévérance… et d’échecs pour enfin y arriver. 
 
Tel que Michael Jordan, l’un des plus grands basketteurs, l’a dit lui-même : « J’ai raté plus de 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu 300 matchs. 26 fois on a cru que j’allais marquer le point de la victoire et je l’ai raté. J’ai échoué encore et encore dans ma vie. Et c’est pourquoi j’ai réussi ! »

Des clés pour développer le bon état d’esprit

​Nous pouvons tous apprendre à adopter le bon état d’esprit, en particulier pour ces domaines où nous nous croyons mauvais ou face aux défis que nous rencontrons. C’est ce qui va nous permettre de créer les changements dont nous avons besoin dans notre vie personnelle et professionnelle. Pour changer d’état d’esprit, je vous propose plusieurs clés. 
 
#1 : Développer votre curiosité
La toute première clé, celle qui aura le plus d’impact, c’est d’aborder chacune de vos difficultés avec de la  CURIOSITÉ ! 
 
Elle a le pouvoir de vous ouvrir l’esprit ; vous permet de questionner ce que vous pensez ; vous aide à trouver des solutions. La curiosité est l’antidote d’un état d’esprit fixe. Elle permet de faire taire les jugements, qu’ils soient envers vous, les autres ou une situation. 
 
La curiosité est utile en expatriation, pour dépasser les croyances que nous avons sur la culture ou les gens qui nous entourent ou encore sur notre capacité à nous adapter dans ce pays. La curiosité est aussi ce qui nous permet de clarifier qui nous sommes (au-delà de nos croyances) et ce que nous voulons vraiment (au-delà de ce qui est attendu de nous).
 
Être curieux signifie de challenger ce que vous pensez d’une situation, d’une personne ou de vous-mêmes !
 
#2 : Les 4 étapes de Carole Dweck
Carole Dweck propose quatre étapes pour vous aider à aborder les choses avec un état d’esprit de développement : 

  1. Identifier dans quel état d’esprit vous êtes : Que disent vos voix intérieures ?  Quel est l’état d’esprit qui vous parle : est-ce l’état d’esprit fixe ou l’état d’esprit de développement ? 
  2. Reconnaître que vous avez un choix : Vous pouvez décider d’aborder la situation du point de vue de votre état d’esprit fixe ou de votre état d’esprit de développement. C’est votre choix.
  3. Faire parler votre état d’esprit de développement : Répondez à votre discours intérieur en prenant l’état d’esprit de développement, qui répond à votre état d’esprit fixe. 
  4. Prendre une action avec état d’esprit de développement : Choisissez une action qui va vous permettre de grandir, d’apprendre, de relever des défis, de faire taire les jugements.

 
#3 : Le pouvoir des mots « pas encore »
Lorsqu’on a de la peine à adopter un état d’esprit de développement, Carole Dweck nous propose une astuce toute simple : le pouvoir des mots « pas encore ».
 
Si vous vous entendez dire : « Je n’arrive pas me mettre au sport comme je le voudrais », rajoutez ces deux mots pour transformer la phrase en « Je n’arrive pas encore me mettre au sport comme je le voudrais. » 
 
Ces deux simples mots ouvrent la possibilité qu’un jour vous y arriverez ! Ils vous transportent tout de suite dans un état d’esprit de développement.
 
Ils sont aussi très utiles face aux défis de l’expatriation, lorsque vous n’arrivez pas encore pleinement vous adapter à votre nouveau contexte ; vous ne réussissez pas encore à trouver le travail qui vous permettrait de vous épanouir ; que vous n’avez pas encore clarifié ce que vous voulez vraiment.  
 
Quelles sont ces phrases issues de l’état d’esprit fixe que vous vous répétez souvent et que vous pourriez compléter par un « pas encore » ?

Conclusion

​Savoir qu’il existe deux états d’esprit et réussir à identifier lequel d’entre eux est en action en ce moment ou face à telle situation est un excellent moyen d’avancer, de dépasser les difficultés et de réussir votre séjour à l’étranger et vous créer une vie épanouissante ! 

Lancez-vous le défi cette semaine d’identifier ce que vous disent vos petites voix intérieures et de quel état d’esprit elles proviennent ! C’est généralement plein d’enseignements !

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